Tout comme la lumière,
une onde radio peut se réfléchir sur un objet qui
se comporte alors comme un miroir plus ou moins parfait. A la
différence de l'oeil qui distingue généralement
la source de lumière de l'image réfléchie
de ladite source, un récepteur muni d'une antenne même
très performante sur le plan du gain et de la directivité
aura beaucoup de difficultés pour faire cette distinction.
Un cas pratique
La carte ci-contre montre une vallée située en bordure
d'un massif montagneux (en vert). Une balise émet depuis
le point B un signal qui se réfléchit sur
le relief. Sa puissance est de quelques centaines de milliwatts
et son antenne est polarisée verticalement (fouet 1/4 d'onde).
Entre a et b : la balise est entendue faiblement
en direction du point B'. Le signal est plus fort en polarisation
horizontale, la direction du signal est assez nette en direction
de B'.
Au point c : le signal direct commence à
être audible mais les échos sur les montagnes très
proches sont nombreux. Il est très difficicile de faire
un relevé, les signaux viennent
de partout et en bougeant de quelques dizaines de mètres
des directions contradictoires peuvent être relevées.
Entre d et e : le signal direct est plus
fort que les réflexions, surtout en polarisation verticale,
sa direction est constante tandis que celles des échos
varie en permanence.
- Voir ratissage.
Particularités du signal direct
Comme une source lumineuse que
l'on perçoit directement, une balise qu'aucun obstacle
ne dissimule est "visible" par le récepteur et
l'antenne directive.
La direction du signal est généralement nette
et ne varie guère entre deux points de relevés proches.
Le niveau est relativement stable mais peut subir des affaiblissements
ou des renforcements en cas de réflexions (voir plus loin).
La polarisation n'est pratiquement pas modifiée
: si la balise rayonne avec un 1/4 d'onde vertical, une antenne
yagi (ou un fouet placé sur le toit d'une voiture) recevra
ce signal direct plus fort avec son élément radiateur
vertical que s'il était horizontal.
Particularités du signal réfléchi
Contrairement à la lumière
pour laquelle existe des miroirs parfaits, les ondes radio ont
rarement l'occasion de se réfléchir sur des obstacles
suffisamment grands et plans pour donner une "image"
nette des signaux émis par un émetteur.
La direction du signal est floue et deux ou plusieurs directions
peuvent être déterminées. Ces mesures peuvent
varier énormément en se déplaçant
de quelques centaines de mètres (voire de quelques mètres
! )
Le niveau du signal varie souvent dans de fortes proportions
pour une même direction entre deux points de relevés
distants de quelques dizaines de mètres.
La polarisation du signal reçu est quelconque mais
le signal est généralement plus fort en polarisation
horizontale.
Exemple : sur la figure ci-contre sont représentés
le diagramme de la force du signal de la balise B dans chaque
direction. En rouge depuis un point A et en bleu depuis un point A' distant de quelques centaines
de mètres du point A. Le seul maximum qui soit constant
est celui du signal direct.
Combinaison de signaux direct et réfléchi
Selon que le signal direct et le signal réfléchi arrivent en phase ou non sur l'antenne il se renforcent ou s'affaiblissent. Si la valeur du déphasage n'est pas constante parce que la source du signal ou la station réceptrice se déplacent, le niveau du signal varie de façon régulière : c'est une des formes du QSB ou fading. Voir aussi l'influence du relief sur le signal.