But
En principe tout avion est équipé d'une balise de
détresse en état de fonctionnement et mise en service
au moment du décollage. Cette balise est un émetteur
VHF (121,5 MHz) d'une puissance de quelques centaines de milliwatts,
modulé par une tonalité découpée et
passant en émission au moindre choc.
La portée au sol d'un tel émetteur ne dépasse
pas quelques dizaines de kilomètres mais les signaux peuvent
être entendus par un satellite qui en mesure la direction
et qui retransmet ces informations à un calculateur au
sol. Ce dernier détermine une zone de quelques dizaines
de kilomètres carrés. L'alerte est alors donnée
et les équipes de radioamateurs de l'ADRASEC (Association
Départementale des Radioamateurs au service de la Sécurité
Civile) sont réquisitionnées par les autorités
départementales concernées pour participer aux recherches
au sol (Plan SATER).
Principe d'une recherche de type
SATER
Chaque ADRASEC est un groupe de radioamateurs et amateurs-écouteurs
équipés et entraînés à la radiogoniométrie.
Le groupe se compose de plusieurs équipes de recherche
de 2 ou 3 personnes dirigées par un PC lui aussi formé
d'un binôme. Pour un exercice officiel ou une alerte réelle,
le PC est en liaison directe avec les autorités. Le but
du PC est de faire effectuer le maximum de relevés fiables
dans le minimum de temps pour déterminer une zone de quelques
kilomètres carrés dans un premier temps afin d'y
faire envoyer les moyens de secours puis, dans un deuxième
temps, de trouver physiquement la balise donc le lieu de la catastrophe.
La recherche se décompose en trois phases :
- Détection à longue distance.
- Approche.
- Phase finale.
La détection à longue
distance
La zone du crash a été calculée à
partir des données recueillies par le satellite. Selon
la position de ce dernier par rapport à la verticale du
lieu de la balise, il peut y avoir une incertitude de plusieurs
dizaines de kilomètres sur la position de la balise, surtout
en région montagneuse. Le but de cette phase est de confirmer
la zone donnée par le satellite puis de diriger les équipes
autour de cette zone pour y effectuer des mesures plus précises.
Le PC envoie des équipes sur les points dégagés
autour et dans la zone (points hauts). Le but est d'avoir le plus
grand nombre de relevés
fiables se recoupant en faisant des angles obtus.
La portée de la balise étant relativement faible,
il se peut que celle-ci ne soit audible par aucune des stations.
Il faudra alors utiliser la technique du ratissage
en écoutant tout en roulant.
La phase d'approche
Une zone de quelques kilomètres carrés ayant été
circonscrite, il va être possible de rapprocher les équipes
de la zone pour réduire celle-ci à 1 ou 2 km²
qui pourront être explorés à pied. Dans les
régions montagneuses les échos sont nombreux et
il faudra éliminer un des deux versants de la vallée
où se trouve la balise. Tous les chemins carrossables sont
utilisés pour s'approcher en voiture au plus prés
de la balise.
La phase finale
Elle s'effectue à pied, dans des conditions souvent difficiles
et parfois dangereuses. La progression est lente car il faut faire
des mesures tout en marchant. La force du signal reçu augmente
avec la proximité de la balise et impose souvent l'utilisation
d'un champmètre, récepteur peu sensible muni d'un
S-mètre même sommaire. L'équipement nécessaire
à la phase finale est celui d'un randonneur parti pour
plusieurs heures et du matériel
radio pour la détection et les communications.
Une fois la balise découverte il est indispensable d'en
communiquer la position au PC. L'utilisation d'un GPS et de cartes
précises permet de déterminer rapidement la position
exacte en coordonnées UTM.